
Proche du step danse, le stepping fait appel à l'énergie, à l'endurance. S'il se pratique avec un regard de haine et une moue menaçante c'est pour intimider l'adversaire et galvaniser les troupes, à la façon dont les rugbymen sud-africains pratiquent le Haka avant un match.
Sur le podium de Rick Owens, quatre équipes de stepping afro américaines se livraient bataille, préparées à cette intervention depuis des mois. Descendant d'un escalier-échafaudage, elles entraient progressivement dans le mouvement d'ensemble avec une énergie folle.
Des beautés canons aux coiffures afro qui n'avaient rien avoir avec les canons de la beauté habituellement en charge de la présentation de vêtements. Des corps ronds et musclés aux cuisses puissantes : une autre morphologie pour célébrer la mode. Des corps en mouvement perpétuel, mouvements rapides et violents pour livrer avec la collection de prêt-à-porter, un message allant bien au delà, sur la reconnaissance de toutes les beautés.
C'est à cette fierté et cette énergie que Rick Owens a choisi de rendre hommage et qu'il a voulu habiller de blousons de cuir noir sans manches, de sneakers rembourrés, de mini jupes frangées de gros pompons noirs, de larges combinaison bermuda beige, de toges courtes fluides immaculées ou couleur terre largement gansées de blanc, de cols cagoule ou montant en collerette. De drapés parfaitement arrimées au corps pour supporter la fureur de la danse.
Une danse qui s'achevait par une chaîne comment on en a jamais vu, tribale ronde et noueuse les corps étroitement agrippés les uns aux autres entièrement livrés à la transe.
Somptueux.
Paquita Paquin