
Balmain s'embourgeoise
Broderies, cristaux, minis sexy, pantalons seconde peau, blazers parfaitement fités... Olivier Rousteing connaît par coeur les gimmicks qui ont signé la renaissance de la maison de couture. Mais après deux années passées dans l'ombre de Christophe Decarnin et d'Emmanuelle Alt, le tout jeune designer (à peine 25 ans), prend les rênes de la direction artistique avec une certaine poigne. Si cette collection Printemps-Été 2012 n'était pas sa première seul (il a présenté en juillet dernier une collection Resort 2012), il signait là son premier défilé.
On reconnaît dès les premières silhouettes les coupes ajustées, les matières shiny et le sex-appeal qui ont replacé la marque dans les hautes sphères du luxe. Mais il y a quelque chose de plus sage, et l'on pourrait même se risquer à dire de plus " sobre " dans cette collection. Pas un t-shirt troué, pas une robe déchirée, aucune asymétrie sur le podium : la " good girl gone bad " de Decarnin semble bien plus posée aujourd'hui.
Plus raisonnable et moins provoc' certes, mais certainement pas plus ennuyeuse. Elle assume plus que jamais strass et paillettes, dans des looks inspirés du travail de Nudie Cohn et ses tenues dignes de western kitsch, entièrement brodées et ajourées de cristaux multicolores. Ces cowgirls des beaux quartiers affichent également un certain goût pour les habits de torero, comme ce boléro brodé de fil d'or et ce pantalon taille haute. Si le blanc, le noir et l'or dominent cette collection, un bleu ciel et un imprimé fleuri viennent adoucir ce vestiaire de Material Girl, qui souhaite désormais aussi investir dans des pièces qu'elle reportera la saison prochaine.
Mélody Kandyoti