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Alber Elbaz reçoit la médaille de Vermeil de la ville de Paris

Alber Elbaz avait convié à la mairie de Paris vendredi, ses proches, la famille des collaborateurs de Lanvin , sa propriétaire, ses amis et quelques journalistes triés sur le volet pour la remise faite par Bertrand Delanoë de la médaille de Vermeil de la ville de Paris.

 

Après l'échange des discours sur lesquels nous reviendrons, un petit pince-fesse était organisé sur place dans l'un des grands salons de la Mairie, nous donnant tout le loisir de constater que l'éclairage n'avait toujours pas évolué. Les lambris, dorures, fresques, tapis et autres tapisseries, ainsi que les invités baignaient dans une lumière grise peu flatteuse. Même si ces grandes demeures sont aussi difficiles à éclairer qu'à chauffer, il existe des professionnels auxquels on devrait faire appel pour apporter de la chaleur à une réception qui n'en manquait certainement pas.

Ceci étant dit, ajouter un honneur à Alber Elbaz qui, paraît il en a déjà pas mal, c'est tout ce à quoi on aime assister.
A travers cette médaille, c'est la couture qu'on honorait, a précisé Bertrand Delanoë à l'arrivée de Didier Grumbach le président de la Chambre Syndicale des Couturiers et Créateurs de Mode. Mais l'éloge visait surtout directement le travail exemplaire d'Alber Elbaz pour cette vieille dame de la couture parisienne, la maison Lanvin, qui fête aujourd'hui ses 120 ans et qui appartient depuis l'an 2000 à la taïwanaise Mme Wang.
La maison Lanvin, dont Alber Elbaz lui-même dit qu'elle est modeste, face aux grands pôles du luxe parisien, est en revanche impossible à qualifier de maison de couture compassée. Bien au contraire, le directeur artistique a su lui redonner une nouvelle jeunesse et, grâce à son talent et à son autorité, elle est devenue un fleuron du luxe parisien subtil, très convoité et plein de dynamisme.
Elbaz a réussi à éviter l'écueil du chef d'oeuvre en péril.

Le maire de Paris a souligné la chance de Lanvin qui réunit une propriétaire taïwanaise et un talent né casablancais, élevé à New York et qui fut nommé par le Times en 2007 l'une des cent personnalités les plus influentes du monde, déduisant qu'il enrichissait notre capitale du fait même d'avoir traversé le monde. Puis, enviant les femmes qui lui disent souvent : "c'est parce que je portais une robe Lanvin qu'un homme est tombé amoureux de moi.", Bertrand Delanoë s'est immédiatement enquis s'il ne faisait pas par hasard des tenues pour homme, "Car, a-t-il lancé, faire naître des histoires d'amour, c'est quand même la plus belle des récompenses", et concluant que cette distinction, n'était certainement pas la plus importante qui soit, mais qu'elle était une façon de dire merci, de transmettre notre admiration et qu'elle symbolisait un acte d'amour de la part de la ville de Paris.

Alber Elbaz a ensuite sorti un dossier rouge pour lire un discours concocté à trois heures du matin alors qu'il était en proie à un énorme jet lag. Il a remercié d'abord Ralph Toledano de lui avoir ouvert les portes de Paris en tant que PDG d'une autre maison de couture. Il a confié ensuite que Paris au début lui était assez indifférent, qu'il lui préférait Londres; jusqu'à ce qu'un beau un dimanche de pluie en sortant de l'Eurostar:

"il faisait nuit mais pas trop nuit, il pleuvait mais je n'étais pas mouillé, il y avait dans le taxi, une musique assez intime, une sorte de moment de solitude. J'ai dit : "Bonjour Tristesse... Et au revoir!" Je pense que ce soir-là je suis tombé amoureux de Paris, je suis tombé amoureux d'une femme pour la première fois et j'ai adoré cette ville parce qu'elle était comme une femme, une femme sans maquillage une femme d'un certain âge, une sorte de femme qui a plein de secrets, mystérieuse mais toujours belle. Je ne suis pas français mais les gens disent que j'ai un sens du style français même un sens très parisien...Pour moi, Paris n'est pas juste un lieu géographique, ça n'est pas juste un arrondissement entre deux portes, c'est une sorte de ville de rêve et de rêveurs, une ville de création et de créateurs. Le logo de la maison, c'est la mère et la fille mais cela pourrait être aussi le père et le fils, c'est juste une famille."

Et Alber Elbaz a terminé sur cette boutade : "Ma mère m'a dit un jour que le succès c'est comme une bouteille de parfum on pouvait se parfumer, on pouvait le sentir, mais jamais le boire". Après une salve d'applaudissements, chacun s'est approché, et a regardé l'énorme médaille qu'il ne risquait pas de s'agrafer au costume " Fluctuat nec mergitur " et lorsque je l'ai félicité, il m'a dit à l'oreille: "Ce n'était pas trop moche mon discours ? J'étais trop intimidé d'écrire devant les écrivains que vous êtes." Ce à quoi j'ai répondu que c'était sincère et parfait, et que nous, nous ne savions ni dessiner, ni tenir une aiguille.

Paquita Paquin

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