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Quand les mannequins dénoncent les abus et violences de leurs agences

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Les mannequins sortent enfin du silence. Cette fois, c'est pour dénoncer les conditions de travail qu'elles ont subi (notamment au début des années 2000) que certaines ont décidé de parler et même d'intenter des procès à des agences qui les ont représentées. Des plaintes rapportées par les sites TMZ ou encore DailyMail

Major Model Management, Wilhelmina, Next, MC2 Models ou encore Elite, voilà les noms des grandes agences de mannequinat aujourd'hui accusées d'abus de pouvoir, de harcèlement et autres pratiques illégales. Des violences subies par des tops dans les années 2000 et pour lesquelles une plainte a été déposée à la Cour Suprême de New York.

Dans un document dévoilé par le DailyMail, on peut ainsi lire : "Il n'y a rien de beau dans la façon dont l'industrie du mannequinat à New York traite ses mannequins. Les accusés - certaines des agences de mannequinat les plus grandes et les plus puissantes de la ville et du monde - ont systématiquement tiré parti des modèles qu'ils prétendent représenter en détournant illégalement des millions de dollars de la plus-value des modèles vers eux-mêmes."

Une série d'abus

C'est la mannequin Louisa Raske qui a initié ce mouvement. Sont remis en cause les salaires - parfois amputés sans raison - et des promesses non tenues. Louisa Raske a ainsi raconté que Next Models ne l'avait pas payée pour l'une de ses photos utilisée dans une publicité L'Oréal. L'agence a tenté de rectifier le tir avec un versement de 31 000 dollars, un dédommagement jugé très insuffisant pour la mannequin qui porte plainte avec d'autres pour non-paiement de salaire.

Autre histoire hallucinante, celle de Marcelle Almonte, mannequin représentée par MC2 Models, agence qui l'a forcée à emménager avec huit autre tops dans un appartement composé de seulement deux chambres et pour lequel chacune payait 1 850 dollars de loyer par mois, alors que le loyer global n'était que de 3 300 dollars.

L'une des autres accusations porte sur les pressions exercées sur les modèles et leur physique. Plusieurs mannequins ont ainsi été encouragées à perdre du poids, à faire plus d'exercice ou encore à prendre rendez-vous chez un chirurgien esthétique. Dans la plainte déposée, Vanessa Perron raconte ainsi qu'on lui a fortement recommandé de subir "une opération pour rendre ses cuisses plus fines, avec des instructions pour qu'elle perde du poids, change ses cheveux, s'habille différemment et fasse plus d'exercice." Ceci afin d'obtenir le tant plébiscité "thigh gap", cet écart entre les cuisses érigé en détail phare de la "femme parfaite". Tant et si bien qu'il fut et est encore un but à atteindre pour les adolescentes, encourageant le malsain et dangereux culte de la minceur.

Les agences se seraient également octroyé le droit de surveiller et de contrôler la vie privée de ses mannequins. Selon TMZ, une agence aurait demandé à une mannequin de quitter son petit-ami, militaire de métier, pour sortir de préférence avec "une célébrité ou un athlète professionnel". De son côté, la mannequin Eleni Tzimas aurait été fortement encouragée par Elite à se rendre à des soirées huppées car "des gens comme Donald Trump y seraient". Et quand on sait ce que le président américain pense des femmes, cela en dit long sur les desseins des agences de mannequinat.

La fin du silence

Cette sortie d'un long silence s'explique très certainement par le mouvement "#MeToo", qui a encouragé les femmes à enfin parler des abus subis, très souvent du fait d'une société encore bien trop patriarcale. Cette plainte, qui ne manque pas de secouer le monde de la mode, fait également écho aux plaintes d'agressions sexuelles contre les photographes Terry Richardson, Bruce Weber et Mario Testino, qui ont entraîné de nombreux magazines à cesser leur collaboration avec eux.

Plus tôt cette année, Nina Agdal a dénoncé le choix d'un magazine de ne pas la faire poser en couverture car on la considérait trop grosse ou encore Bridget Malcolm, ex-mannequin Victoria's Secret, qui elle aussi a évoqué la course à la minceur exigée par le milieu.

Mais en 2018, à l'heure où l'utilisation abusive des retouches Photoshop est farouchement combattue et où le mouvement body positive encourage à une plus large représentation des corps féminins, le monde de la mode va devoir répondre de ses actes passés. Il était grand temps.

Héloïse Famié-Galtier

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