Un cas à part. Avec ses mini tresses et son allure de bad boy ascendant businessman, A$AP Rocky fait sans conteste parti des hommes les plus stylés de sa génération. Une crédibilité mode qu'il a acquise en multipliant les collaborations d'exception avec Guess, ou J.W.Anderson. Repéré depuis en front row des défilés les plus hype, d'Alexander Wang à Gucci Croisière en passant par Dior, A$AP Rocky n'a cessé d'afficher son allure avant-gardiste au plus près des podiums. Une constance qui place aujourd'hui le rappeur américain au coeur de la nouvelle réflexion subversive de la maison Dior, qui vient de décider d'en faire l'égérie de sa campagne Automne-Hiver 2016/2017.

Quand le rappeur devient icône de style

Son influence "thug life", A$AP Rocky ne l'invente pas. Né à Harlem, le chanteur a grandi dans un climat familial difficile lesté par les problèmes de drogue de son frère et les incarcérations successives de son père. A 15 ans, alors qu'il semble avoir fait de la vente de crack sa nouvelle raison de vivre, le jeune homme prend, sans le savoir un tournant majeur dans sa vie en envisageant la musique comme exutoire. L'ascension est fulgurante. Sur scène, très vite, son succès n'a d'égal que son sens inné du style. En mixant pièces de créateurs et vestiaire plus mainstream, en floutant les codes inhérents à son domaine musical, le rappeur surprend. L'uniforme chaîne bling, t-shirt XXL et baggy est remplacé par un dressing dandy chic : bagues à tous les doigts, chemises blanches boutonnées jusqu'au col ou vestes longues cintrées. Côté garde-robe, A$AP Rocky ne s'interdit rien.

C'est sûrement ce qui a séduit la maison Dior qui s'amuse, dans sa nouvelle campagne signée par Willy Vanderperre, à le shooter dans une ambiance très urbaine et moderne loin de l'image qu'on s'en fait à l'écoute de ses sons. Si le décalage avec l'enseigne à l'ADN très chic est évident, il impose aussi A$Ap aussi au rang des icônes mode qui savent se faire caméléons. Son style, Rocky l'insuffle à sa manière dans chaque garde-robe. Chez Dior, il est définitivement le rappeur le plus élégamment transgressif de l'année.

Pauline Arnal