L'action de "The Search" se déroule durant la seconde guerre de Tchétchénie en 1999. Il raconte le destin de quatre personnages que le conflit va amener à se croiser. Carole, interprétée par la belle Bérenice Bejo est en mission dans les camps de réfugiés pour la Commission européenne des droits de l'homme, Kolia, un jeune étudiant innocent de 20 ans est lui enrôlé par l'armée russe ce qui le transforme en bête sauvage. Hadji est un petit garçon tchétchène qui fuit son village après l'assassinat de ses parents et Raïssa, sa grande soeur, le recherche activement parmi les civils en exode. Dans "The Search", Michel Hazanavicius raconte "l'horreur de la guerre" à travers un conflit oublié...

"The Search", un film bouleversant sur "l'horreur de la guerre"

Du coup, après avoir vu le film, la question qui nous taraude, c'est : comment le réalisateur en est venu à consacrer un film à la seconde guerre de Tchétchénie ? Michel Hazanavicius explique lors de l'avant-première que c'est un projet qu'il avait en tête depuis longtemps et que c'est grâce à une de ses amies Rwandaise rescapée du génocide, et "un mail qui se terminait par une phrase marquante : 'Plus encore qu'un documentaire, il faudrait de vrais films avec des histoires pour que les gens soient touchés'" qu'il s'est lancé dans ce projet.

L'époux de Bérénice Bejo a ensuite découvert le film de Fred Zinnemann, "Les anges marqués" ("The Search", 1948), qui raconte l'histoire d'un petit garçon et de sa rencontre avec un GI à Berlin pendant que sa mère, rescapée des camps nazis, le recherche à travers l'Europe. S'il s'en est inspiré, à travers Hadji, Carole et Raïssa, il a aussi voulu s'en démarquer en amenant le personnage de Kolia : "J'ai voulu élargir le champ du film en y ajoutant un autre point de vue. Le personnage de Kolia est présent pour montrer comment un système peut broyer des gens pour en faire des assassins", explique-t-il. Ainsi, il démontre que le peuple tchétchène n'est pas un peuple terroriste, tout comme les Russes ne sont pas tous pareils, même si le film reste "bien en-dessous de la réalité concernant l'humiliation et la déshumanisation des soldats russes". "Comment rendre supportable aux spectateurs ce qu'ils doivent analyser comme insupportable ?", questionne-t-il.

"The Search", "une responsabilité importante"

"The Search" a été un long métrage difficile à réaliser pour l'équipe qui a dû faire face à de nombreuses difficultés comme la barrière de la langue. Il a en effet fallu jongler entre le français, l'anglais, le géorgien, le russe et le tchétchène. Ensuite, il a aussi fallu diriger des acteurs non-professionnels comme le petit garçon qui joue le rôle d'Hadji ou l'interprète de Raïssa, 17 ans, pas vraiment intéressée par le métier d'actrice. Troisième difficulté, le cinéaste lui-même était sous pression : "Représenter la mort, la guerre, la violence de manière brute, m'a posé un problème de réalisation car, à ma connaissance, c'est le premier film de cette envergure sur ce conflit. J'ai donc pris une responsabilité importante : celle de raconter aussi l'histoire d'un peuple."

Sans surprise de la part de Michel Hazanavicius, dans ce film, entre deux moments mélodramatiques, on retrouve quelques moments plus légers, parfois comiques. Les témoignages recueillis par le personnage de Carole dans les premières scènes du film sont inspirés de déclarations réelles, des moments simples et émouvants qui nous prennent aux tripes et nous donnent une belle leçon d'humanité. Avec "The Search" et à travers ces quatre histoires qui se croisent et s'entremêlent, Michel Hazanavicius nous propose un mélodrame bouleversant, poignant, un film aux antipodes de "The Artist". Il fallait bien ça pour passer à autre chose...

"The Search" de Michel Hazanavicius avec Anette Bening et Bérénice Bejo, à découvrir sur grand écran dès le 26 novembre 2014.