
Parce que vous vous rêvez secrètement star de country ou juste parce que vous les trouver cool depuis que vous les avez revues sur le podium, les santiags vous font de l'oeil cette saison ? Mais savez-vous vraiment d'où elles viennent ("Des États-Unis" n'étant pas une réponse valable) ? Petite leçon mode sur les origines de cet intemporel plus que jamais d'actualité.
La botte des cowboys
Tout le monde ou presque le sait, la santiag, avant d'être la botte des fashionistas, était celle des cowboys. Apparue au 18ème siècle aux États-Unis, son origine divise. Le Texas et le Kansas se disputent sa paternité et l'on cite également le nom de Charles Hyer comme l'un de ses créateurs. Destinée aux cavaliers et donc stratégiquement renforcée, il existait au départ deux styles différents de bottes : la Wellington et la Hessian (immortalisées par Billy the Kid). Deux designs tout d'abord inspirés par les bottes des cavaliers anglais.

Dès son apparition, elle se démarque par un travail du cuir soigné et un souci apporté au design : la santiag est increvable et custom par excellence. Elle fait partie depuis ses débuts de ces pièces qui en disent long sur leur propriétaire comme sur celui qui les a réalisées. Les cowboys texans, par exemple, avaient l'habitude de faire coudre une étoile sur les leurs.
Imaginée pour répondre aux différents besoins des cavaliers, elle est souvent faite sur mesure, dans des versions plus ou moins hautes, avec des talons plus ou moins importants et un bout rond ou carré ensuite devenu pointu, car plus facile à glisser dans l'étrier. Le talon, lui, est caractéristique car il permet de maintenir le pied dans l'étrier (toujours lui). Quant à sa forme biseautée, fashion certes mais tout sauf pratique lorsque l'on saute de cheval, il s'agit davantage d'une interprétation moderne inspirée des bottes usées des cowboys. Il faut attendre la fin du 19ème siècle pour voir la santiag telle qu'on la connaît apparaître avec des marques comme Lucchese.
Une icône du rêve américain
Bottes des cowboys des plaines mais aussi du grand écran, la santiag devient dès le début du 20ème siècle star de cinéma. On la retrouve alors dans les westerns hollywoodiens comme sur les acteurs hors plateau. Son charme country rayonne bien plus loin que Nashville, elle chausse aussi bien John Wayne que Marilyn Monroe ou Zsa Zsa Gabor, et là encore les modèles personnalisés sont de mise. Symbole cher aux Américains (le Naked Cowboy de Time Square ne les quittent jamais), c'est aussi l'ambassadrice du cool Made in USA à l'étranger. En France, de Johnny à Dick Rivers, elle fait partie de ces accessoires importés des "states" qui dans les années 50-60 faisaient fureur. Autre décennie à succès pour la santiag, les 80's, période durant laquelle les modèles les plus travaillés avaient la cote.


L'objet de toutes les folies
Souvent artisanale, la santiag fait partie de ces pièces statement qui sortent du lot. Broderies, peaux précieuses, customisations, elle est depuis longtemps l'objet de la convoitise des collectionneurs et peut atteindre des sommes folles.

On pense notamment à la paire de "Phantom boots" avec son motif floral composé de différentes couches de cuir travaillé et ses détails en or. Réalisée par un artiste du Montana, elle a été vendue pour plus de 100 000 dollars.
Un intemporel des podiums
Régulièrement de retour sur les catwalks, la santiag synonyme d'intemporel et de longévité fait partie de ces chaussures que les créateurs aiment réinterpréter encore et toujours. Cowgirl à tendance kitsch, chic et épurée ou carrément anecdotique, elle a trouvé sa place chez Maison Margiela, Miu Miu, Céline (désormais sans accent), Ralph Lauren (évidemment), Vuitton, Isabel Marant et bien d'autres. Revue et corrigée dans des versions folles, on l'a vue double chez Hood by Air, à flammes chez House of Holland ou encore cartoonesques chez Jeremy Scott.
Mais si vous chercher une paire de santiags, la meilleur solution reste encore d'écumer les friperies à la recherche de la paire parfaitement patinée et décorée comme il faut.

